Algérie

 

Environnement Algérie

Le contexte international

Sous l’effet de la mondialisation de l’économie, du développement, des moyens de communication, de l’internationalisation des échanges et des flux financiers, les grandes métropoles et régions du pourtour méditerranéen sont en concurrence pour développer leur attractivité et affirmer leur rôle, au sein de nouveaux grands espaces économiques qui se constituent.

Les implications pour l’Algérie : L’adhésion à l’OMC et les accords pour la création d’une zone de libre échange Euro- Méditerranéenne vont induire l’ouverture de nos frontières aux produits extérieurs. L’économie nationale sera soumise à une concurrence qui nécessite une mise à niveau:

- Des villes et des territoires : en terme de services d’accompagnement et d’appui (communications, télécommunications, maintenance, main d’œuvre qualifiée, structure d’accueil … ) qui doivent les rendre plus attractifs, en les adaptant à un contexte économique en perpétuelle évolution ;

- Des entreprises : en terme de capacité managériales, de technologies, de qualité de produits et services, d’ouverture et d’innovation. L’organisation de l’espace et ledéveloppement territorial constituent ainsi, une réponse à la mondialisation de l’économie et àla concurrence des territoires.

Quelle ambition pour l ’Algérie de 2020 ?

Une vision nouvelle de l’aménagement du térritoire

Il apparaît indispensable de définir de manière ouverte, les enjeux de demain pour l’Algérie.

Objectifs stratégiques :

- Assurer un développement harmonieux et durable de l’ensemble du territoire national, alliant l’efficience économique, l’équité sociale, la promotion de l’homme et la protection de l’environnement.

- Compenser les handicaps naturels et géographiques des régions et des territoires.

- Protéger les territoires et les populations contre les risques liés aux aléas naturels et technologiques.

- Promouvoir les potentialités et les avantages comparatifs de chaque espace.

- Corriger les inégalités des chances et des conditions de vie.

- Promouvoir la protection des ressources naturelles et des écosystèmes.

- Maîtriser et organiser la croissance des villes et favoriser le développement qualitatif des agglomérations.

- Protéger et valoriser les patrimoines génétique, archéologique, historique et culturel nationaux.

- Prendre en compte les nécessités d’intégration maghrébine et de co- développement euro-méditerranéen.

Etat du territoire : une population de plus en plus concentrée au nord du pays

Si rien n’est fait, l’insertion dans l’économie globale renforcera encore la surconcentration dans les régions du Nord. Les phénomènes observés au cours de ces dernières années ne pourront que s’accentuer.

La répartition spatiale de la population de notre pays s’avère aujourd’hui plus préoccupante que jamais : entre 1977 et 1998 les régions du Nord, ayant atteint 20,5 millions d’habitants ( 64% de la population nationale ), ont accueilli un surplus de 7,3 millions de personnes favorisant le développement de nouvelles formes d’urbanisation : la création d’aires métropolitaines se déployant sur de vastes espaces péri - urbains, le plus souvent à haute valeur agricole.

L’analyse de la situation actuelle des ressources, de l’organisation de l’espace national et de son fonctionnement révèle :

- des disparités régionales importantes, aggravées par la rareté de l’offre d’emploi.

- une armature urbaine déséquilibrée, l’Algérie occupant peu son espace.

- une croissance urbaine importante et anarchique générant des difficultés de gestion, un déficit chronique en matière de transport, d’habitat et d’équipements.

- une dégradation alarmante des ressources naturelles (eau polluée et une disponibilité en eau inférieure au seuil de rareté, réduction de la SAU, pressions sur les ressources et les écosystèmes steppiques et oasiens).

Si ces tendances venaient à se poursuivre, les conséquences en seraient dramatiques et irréversibles pour le territoire national :

- accentuation intolérable de la littoralisation, avec plus de 25 millions d’habitants pour la zone tellienne en 2020.

- paupérisation et ruptures irréversibles des ressources pour les espaces intérieurs, sous l’effet notamment de la désertification.

- risques relatifs à la cohésion sociale.

- risque de rupture de l’unité nationale. A ce déséquilibre de peuplement s’ajoute la concentration des activités industrielles et tertiaires, des équipements structurants sur un territoire Nord particulièrement vulnérable.

Les risques naturels : le risque sismique

L’omniprésence du risque : aléa et vulnérabilité

La région Tellienne est un espace tectoniquement complexe à vulnérabilité sismique naturelle élevée, appelée à connaître d’autres séismes d’importance variable, comme elle peut faire les frais de l’effet feed-back de séismes survenus ailleurs en méditerranée. La menace sismique sur ce territoire peut revêtir une dimension proprement eschatologique.

Le zonage sismique du territoire Algérien élaboré par le CRAAG, montre que la bande tellienne notamment dans sa frange littorale est soumise au degré d’aléa sismique le plus élevé

1- Historique de la sismicité en Algérie

Historiquement, l’Algérie est connue pour etre une zone sismique très active. Les investigations de paléosismicité effectuées après le séisme d’El Asnam ont permis de révéler l’existence de traces d’anciens séismes (sismites) qui auraient affecté cette région.

Ces travaux ont montré l’existence de plusieurs séismes importants avec rupture en surface (Ms> 6,5) ayant affecté la région depuis au moins 600 ans environ. Ces données de paléosismicité permettant également d’estimer la récurrence des évènements sismiques qui auraient marqué cette région.

L’activité sismique en Algérie du Nord connue remonte (d’après le CRAAG) au 02 Janvier 1365, date à laquelle s’est produit le séisme à Alger. Depuis, de nombreux séismes se sont produits, parmi eux certains violents et meurtriers. Parmi ces séismes nous pouvons citer ceux qui ont touché Alger en 1716, Oran en 1790, Gouraya en 1891.

Dans une période plus récente, on peut citer les séismes d’Orleansville (09.09.1954), d’El Asnam (10.10.1980) de Constantine (27.10.1985), de Tipaza (29.10.1989), de Mascara (17.08.1994)), d’Alger (04.09.1996), de Ain Temouchent (22.12.1999, de Beni Ouartilane (10.11.2000) et de Boumerdes-Alger, 21.05. 2003).

2- Caractéristiques de la sismicité algérienne

Caractéristiques de la sismicité algérienne sur la base des informations fournies par la sismicité historique, par les études de sismotectonique, de sismologie, de paléosismologie, d’aléa sismique, le CRAAG posséde aujourd’hui des indications importantes sur l’activité sismique en Algérie du Nord.

Cette activité se concentre essentiellement dans la région Nord du pays, quoique de façon très épisodique, quelques micro secousses sont enregistrées dans la partie saharienne. Dans la région Nord, la région tellienne est la plus active.

Le zonage effectué indique que les régions d’El Asnam, Oran et Alger sont les régions les plus menacées puisque dans ces zones, les séismes les plus importants se sont produits. Cette sismicité est liée aux mouvements tectoniques complexes de convergence de la plaque africaine au Sud et de la plaque eurasienne au Nord.

Elle est essentiellement marquée par des séismes superficiels (profondeur inférieure à 20 km) qui causent des dégâts considérables dans les zones épicentrales. Jusqu’au 21 mai 2003, cette activité était localisée dans les régions de l’Ouest algérien, d’Ech Cheliff et de la Mitidja à l’Ouest d’Alger.

La région de l’Est algérois, reconnue sismotectoniquement active depuis 1995 (travaux de Boudiaf, 1996 et 1998) a été sérieusement affectée le 21 mai 2003 par un tremblement de terre de Magnitude MI= 6,8 causant d’importants dégâtshumains et matériels. Les autres régions du pays sont caractérisées par une sismicité diffuse localisée dans les zones de nappes telliennes dans les régions des Babors, du Hodna et du Constantinois.

Une importante activité sismique se trouve localisée dans les zones côtières et en mer Méditerranée. Dans cette région de la Méditerranée occidentale concernée par le contact entre les plaques africaine et eurasienne : la tectonique de compression qui en découle génère de nombreusesfailles actives dont le rejeu provoque les séismes.

3 – Zonage sismique

Le zonage sismique du territoire Algérien élaboré par le CRAAG, montre que la bande tellienne notamment dans sa frange littorale est soumise au degré d’aléa sismique le plus élevé

Il s’agit là de tendances lourdes, qui sans une politique volontariste d’aménagement du territoire ne peuvent que s’aggraver et aboutir aux ruptures indésirables, qu’implique ce scénario de l’inacceptable. Des politiques vigoureuses devraient donc être entreprises sans délai, pour espérer pouvoir réduire le phénomène de concentration des populations et des activités sur un territoire relativement vulnérable, et réguler la configuration générale au risque sismique du pays durant les vingt (20) prochaines années.

L’objectif prioritaire visé est le désengorgement de la bande littorale, pas seulement pour une meilleure maîtrise et organisation de l’urbanisation et la valorisation des régions Hauts

- Plateaux et Sud mais aussi pour mieux protéger les populations et le potentiel économique des aléas sismiques.

Cette opération de grande envergure pourrait trouver une opportunité de mise en œuvre de la nouvelle politique de reconquête du territoire.

De nouvelles bases pour l’action - La reconquête du territoire

La nouvelle politique de reconquête du territoire est basée sur :

- Un projet mobilisateur visant la relance de l’emploi, le renforcement des activités urbaines, le développement rural et l’amélioration des cadres de vie pour tout le territoire.

- Des objectifs visant à valoriser les potentialités du pays, à sauvegarder ses chances de développement durable et à assurer son insertion dans son environnement géopolitique et l’économie mondiale.

- Une stratégie permettant de réaliser ces objectifs, à travers un projet volontariste d’aménagement et de développement durable, de tout le territoire national. C’est sur ces lignes forces qu’il nous faut fonder le renouveau de l’aménagement du territoire.

Une stratégie de rééquilibrage : de la distribution des activités, du peuplement et des moyens de développement.

1- Court terme (horizon 2005) : stabilisation des populations.

• Lutte contre les causes de l’exode rural par la revitalisation des zones marginalisées

• Préparation des cadres de développement (redéploiement des équipements et infrastructures).

• Remise en ordre du cadre légal et incitatif

2- Moyen et long terme : le redéploiement des populations vers les Hauts-Plateaux et le Sud.

Objectif : maintenir la frange tellienne au plus près des 21 millions d’habitants atteints actuellement.

L’option Hauts-Plateaux er Sud

Une ambition qui rassemble les algériens au service de l’unité nationale.

Elle suppose une mobilisation de tous :

• De l’Etat qui doit préparer le cadre d’accueil des Hauts Plateaux : un programme à long terme qui s’inscrit dans une vision territoriale de l’avenir de l’Algérie en 2020, à la faveur des Grands travaux :

- Transferts hydrauliques.

- Route, rail.

- Université.

- Energie.

- télécommunications.

• Des collectivités locales : acteurs majeurs de l’aménagement du territoire.

• Des entreprises dont la capacité d’initiative peut permettre un développement et une meilleure répartition des emplois.

La mise en œuvre de l’option Hauts-Plateaux et Sud (O.HP.Sud) repose sur :

1- La maitrise et l’organisation de l’urbanisation :

Maitrise de la croissance anarchique des principales agglomérations.

Promotion du développement qualitatif de métropoles régionales d’équilibre ( Batna et Sétif, Djelfa, Tiaret, Béchar, Tamanrasset, Biskra, Ghardaia, Illizi, Ouargla ). Promotion des villes nouvelles ( Boughzoul, Imedghassen, Naama, Metlili jedida et El Menaa ).

2- La maitrise de la gestion de l’eau :

Economie de l’eau par réduction des pertes.

Recyclage et récupération des eaux usées.

Transfert à partir de barrages du Nord ( Beni Haroun pour les Hauts Plateaux Est, Koudiat Acerdoune pour les Hauts Plateaux centre), examen des possibilités de transfert à partir des nappes profondes du Sud.

3 - La relance des infrastructures routières et autoroutières.

Renforcement du réseau existant.

Poursuite du désenclavement.

Lancement de la rocade autoroutière des Hauts Plateaux.

Poursuite et achèvement de la transaharienne.

4 - L’extension et la modernisation du réseau ferroviaire.

Poursuite et achèvement de la rocade ferroviaire des Hauts Plateaux.

Rectification des lignes en voie étroite.

Relance de la boucle du Sud ( Touggourt-Ouargla-Djelfa ).

5 - Le développement du réseau aéroportuaire au profit d’une meilleure compétitivité des régions et d’une plus grandesolidarité entre les territoires :

. Renforcement et modernisation des aéroports.

. Achèvement des projet en cours ( Oum El Bouaghi ).

. Réalisation de l’aéroport de Boughzoul.

6 – Le développement des infrastructures de l’intelligence (universités et recherche) au service également de la reconquête du territoire :

. Renforcer les établissements existants.

. Décentraliser les structures de recherche à destination des Hauts Plateaux.

. La constitution dans les régions Hauts Plateaux et Sud de pôles universitaires attractifs est l’une des meilleurs voie pour engager l’indispensable rééquilibrage

7 – La promotion de l’énergie :

. Généralisation de l’alimentation en électricité et gaz des agglomérations et centres de vie

. Promotion des énergies nouvelles (solaires et éoliennes )

Esquisse du projet régional Hauts-Plateaux

La mise en place d'une véritable armature urbaine.

L’enjeu est multiple :

- Mieux répartir la population entre les régions et inverser la logique de concentration urbaine, en favorisant l’apparition de réseaux de villes et le rayonnement de ces dernières sur l’espace environnant :Cette organisation ramifiée du réseau urbain gagnerait en compétitivité.

- Maîtriser le système urbain autour des grandes métropoles.

- Répartir équitablement les fruits de la croissance, en assurant à chacun l’égalité des chances sur le territoire de son choix.

- Préserver le potentiel agricole.

La volonté d ’une meilleure prise en compte de l ’environnement et du développement durable.

Le projet d’aménagement du territoire tel qu’il est esquissé dans « L’Algérie de 2020 », intègre :

• La recherche de la qualité de la vie et du bien être.

• La mise en valeur de nos ressources, de notre patrimoine naturel et culturel et de nos paysages pour développer l’attractivité de nos régio améliorer le cadre de vie des populations qui y vivent et développer le activités touristiques.

• La préservation de notre capital naturel.

Cette volonté permettra de renforcer les politiques concernant le littoral, les espaces steppiques et oasiens, les espaces montagneux et permettra aussi, de protéger plus efficacement et de valoriser de façon appropriée les milieux les plus fragiles et les plus menacés.

© Algerie-Monde.com - Tous droits réservés