Algérie

 

Messali Hadj

Messali HadjPionnier du nationalisme algérien contemporain, la vie de Messali el hadj se confond avec la construction d'organisations politiques algérienne qu'il n'aura cesse d'animer: Etoile Nord-Africaine en 1926, Parti du peuple Algerien en 1937, Mouvement National Algerien en 1954.

De son vrai nom, Ahmed Messali, est né le 16 mai 1898 a Tlemcen. Fils de cordonnier, issu d'une famille d'artisans et de cultivateurs, Messali el hadj connut une enfance libre, entoure de l'affection des siens. Adepte de la confrérie religieuse des Derkaouas, son éducation est fondée entièrement sur le respect des traditions et des principes de l'Islam.

L'Etoile Nord-Africaine, voit officiellement le jour en Juin 1926, date généralement considérée comme le point de départ du courant pour l’unité et l’indépendance de l'Afrique du Nord. Messali a alors tout juste 28 ans lorsqu'il est élu secrétaire général de l'E.N.A. Son ascension commence, le congrès anti-impérialiste de Bruxelles en 1927 devait la souligner. Il y prononce, devant ceux qu'on appellera bientôt les leaders du tiers-monde (Nehru, M. Hatta, Ho-Chi-Minh...) un discours retentissant où, pour la première fois, est évoquée l’indépendance de l’Algérie.

En novembre 1929, l'Etoile Nord-Africaine qui compte environ trois mille membres essentiellement en France, est dissoute à la veille des fêtes du centenaire de la colonisation française. En 1930, en pleine traversée du désert organisationnelle et politique, l'E.N.A. mandate Messali pour lancer un appelle à la Société des Nations.

Ce mémoire qui comporte chiffres et statistiques démontrant la faillite de la colonisation française, sera largement diffusée par EL OUMA, journal de l'Etoile qui vient de renaître. En 1933, l'E.N.A. rebaptisée glorieuse Etoile, redémarre ses activités.

Le programme que définit alors Messali pour la nouvelle organisation est d'inspiration démocratique et socialiste, dont reforme agraire, unité Nord-Africaine, respect de l'islam et lutte pour l’indépendance nationale sont les grands principes directeurs.

Par ce programme, Messali s'affirme définitivement comme dirigeant politique. La police française qui commence à s’intéresser de près a ses activités, note dans un de ses rapports: « En fait, l'E.N.A. se confond avec la personnalité de Messali el Hadj.»

Des lors, son itinéraire personnel est intimement lie aux organisations nationalistes qui n'aura cesse d'animer. En février 1934, il s'associe aux manifestations antifascistes organisées par le prolétariat français au lendemain des émeutes du 6 février. Le 1er novembre de la même année, il est arrête pour propagande antimilitaristes et conduit à la prison de la santé le 6 novembre.

Condamne à 6 mois d'emprisonnement et 2000 francs d'amende avec deux autres dirigeant de l'Etoile, il se voit refuser le régime de prisonnier politique. La Glorieuse Etoile est dissoute et reconstituée aussitôt sous le nom de Union Nationale des Musulmans Nord-Africain, dont Messali est élu président en février 1935. En mai 1935, il comparait de nouveau et successivement devant les tribunaux d'Amiens et de Paris.

En août 1935, il mène campagne en faveur de l'Ethiopie qui vient d’être agressée par l'Italie, et intervient auprès de la Société des Nations a Genève. De nouveau condamné, il s'exile pendant six mois en Suisse ou il fait la connaissance de l’émir Chekib Arslan.

Le 14 juillet 1936, à l'occasion du défilé de Parisien, il participe à cette manifestation a la tête de plusieurs milliers de nord-africain, avec les mots d'ordre suivants : «Liberez lAfrique du Nord, Liberez la Syrie le Monde Arabe!

« Le 2 août 1936, il rentre à Alger ou il prend la parole au stade municipale devant 20 000 personnes. Il se baisse, ramasse une poignée de terre et s’exclame: «Cette terre est nous ne la vendrons personne! « son nom est désormais connu dans toute l’Algérie.

Durant trois mois, Messali, aide de Hocine Lahouel, parcourt l’Algérie, fait acclamer le programme de l’Etoile. A Paris le gouvernement de Léon Blum, s’inquiétant du développement du mouvement messaliste, prononce la dissolution de l'Etoile le 25 Janvier 1937.

De retour en France, Messali avec A. Fillali autre dirigeant, fonde à Nanterre, le 11 mars 1937, le Parti du Peuple Algérien. Il est élu président de la nouvelle organisation et retourne en Algérie pour en assurer la direction. Les sigles varient mais l’idéologie demeure: l'independance de l'Algerie.

Le 2 août 1937, Messali Hadj est arrête à Alger ainsi qu'un certain nombre d'autres dirigeants du P.P.A. Il entreprend avec ses camarades une grève de la faim, la première du genre dans le mouvement nationaliste algérien, pour l'obtention du régime politique.

Apres avoir comparu devant le tribunal correctionnel d'Alger, puis devant la court d'appel, il est condamné à deux ans de prison pour « reconstitution de ligue dissoute, provocation des indigènes à des désordres, manifestation contre la souveraineté française » arrêt du 14 janvier 1938.

En octobre 1938, alors qu'il est encore en prison il est élu conseiller général d'Alger, a une écrasante majorité. L’élection est annulée par la préfecture d'Alger. Messali est libéré le 27 août 1939. Le 26 septembre, le P.P.A. est dissout par décret, tandis que les journaux El Ouma et le Parlement Algérien sont interdits.

Le 4 novembre 1939 il est de nouveau arrêté et détenu à la prison militaire d'Alger, avec plusieurs dirigeants du P.P.A . Le 17 mars 1941, il est condamne par vichy a seize ans de travaux forces, vingt ans d'interdiction de séjour, à la dégradation civique et la confiscation de tous ses biens.

Le 26 avril 1943, cinq mois après le débarquement des forces des armées alliées en Afrique du Nord, Messali Hadj est astreint à résider à Boghari avec la promesse d’être libre, de circuler dans les deux mois. Le 10 décembre 1943, il est déporté à Ain-Salah dans le Sud-Algerien dans un camp surveille militairement de jour et de nuit.

Le 4 janvier 1944, il est brusquement transféré à Reibell (Chelalla). Il est entendu par la commission des reformes musulmanes et réaffirme son objectif de l’indépendance pour l’Algérie. Au cours de l’année 1944, Messali fait adhérer le P.P.A. clandestin aux Amis du Manifeste et de la Liberté, association constituée par F. Abbas en mars 1944.

Dans les A.M.L, les partisans de Messali gagnent la majorité avec le mot d'ordre «Indépendance et Constituante souveraine pour l’Algérie«, au moment ou éclatent les émeutes de Sétif et de Guelma, sauvagement réprimées (45 000 morts).

En novembre 1946 il est élu président du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques M.T.L.D qui succède au P.P.A. En 1951, il se rend au pèlerinage de la Mecque, rencontre l’émir Abdelkrim, s'entretient avec différents leaders du monde arabe des préparatifs d'une éventuelle insurrection.

Le 14 mai 1952, un arrêté du gouvernement général vient signifier à Messali que les trois départements d’Algérie et les Territoires du Sud lui sont interdits. Il est directement transféré à Boufarik, puis a Villacoublay par avion sans repasser par son domicile et reconduit à Niort. De sa résidence forcée de Niort, Messali Hadj essai de résoudre le grave conflit qui est ne dans le M.T.L.D.

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